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قراءة كتاب Poems & Poèmes autres alliances
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débâcles....
Quels sont ces êtres inconnus?
Nous attendant après la houle ...
Au nouveau monde survenu?
Quels sont ces mendiants, ces foules?
—Ah! tous nos morts sont avec nous!
J'ai le vin triste: rien ne saoûle!
Et seuls à seuls et à genoux,
Mes morts sont venus me reprendre,
—Où fuir leurs terribles yeux doux?
Pas de Cythère, il faut descendre,
—Il faut se quitter au retour?
Chez moi, plus rien ne me demande,
Assez de landes et de "moors",
De villas et de cimetières—
Pour t'enterrer vivant, amour?
Et vous, mes ardentes poussières,
Vous tous mes Morts, mes Sans-Soucis,
Je vous reviens donc toute entière?
Ces quais, ces platanes: Passy!
Je vous reconduis à la porte
Du cimetière que voici!
Trop tard pour entrer mais qu'importe!
—Ce haut navire attend Paris:
Mon tout premier amour, ma morte....
Pleurez encor, mes yeux taris!...
L'AUBE
L'aube.
Le sifflement d'un train
Déchirure ... Banlieue ... Aube.
Quelqu'un qui n'est pas dans mon sommeil me touche l'épaule,
—Quelqu'un qui n'est pas dans mon sommeil me dit: Lève-toi: viens
Et mon cœur saute, hors de son élément, vers le soleil:
Un instant mon cœur m'échappe—
Puis mon corps reprend son fardeau d'angoisse:
Ma chair enceinte de mon cœur bat:
Et je redeviens le rythme et la chose de mon cœur.
Mon cœur, dominé par sa prison, s'égalise,
Reprend son cours, se fait au jour à vivre.
—Jours à vivre: orchestration du bruit: tout se tait dans le bruit—
Prêt à oublier ce saut hors de soi qui voulait renaître ...
Ailleurs, l'aube passe!
RÉVEILLON
Puisqu aucun soir nouveau ne vient tourner la page,
Je vis penchée encor sur la dernière image:
Et reste en la turquoise enclose, à votre table,
T'invitant, souvenir, à ces mets délectables
Qui triomphent des vins, et fleuri de nos verres,
Votre visage au bout d'un chemin de lumières!
Moi, face à votre face entre les dix chandelles,
Je vois briller pour moi les douces étincelles
De vos yeux, de vos dents entre vos frêles joues,
Et les doigts scintillants, et votre ombre qui joue
D'un roseau ... fait jaillir parmi des pierreries
L'art nocturne des sons en longues rêveries ...
Et je reste attentive à la place où vous fûtes!...
Plus tard, vers le silence autre des autres flûtes
Qui furent consacrées jadis aux fumeries,
—Nos pieds vêtus de soie et parmi vos soieries—
Nous suivons la doctrine agréable et stoïque
D'un sage qui remue une âme asiatique,
Tandis que se dédouble, en route droite et fine,
L'encens: souffle du dieu monté vers nos narines!
BAL PARÉ
Le trente Juin, vers les dix heures,
Daignez étonner vos miroirs
De travestis et de loups noirs,
Et venir, laissant vos demeures,
Jusqu'à mon petit pavillon.
Nous y dessinerons des danses
De jadis, et maintes cadenses
Préférables au cotillon.
La vie ayant sa parodie,
On donnera la comédie,
Ou bien des airs au clavecin
Egrèneront leur mélodie.
Mais tant me plaît que sans dessein
Chaque heure amène sa plaisance,
Que ce programme est incertain:
Je veux surtout votre présence
Du soir jusqu'au nouveau matin.
Dans vos déguisements fantasques
Vous me serez les bienvenus,
Par vos sourires reconnus
Sous l'uniformité des masques.
FÊTES
Les lanternes parmi les arbres ont des joues
Peintes: telles mousmés lumineuses qu'on loue!
La chasse aux vers luisants prendra pour son taïaut
Les sons de quelque flûte invisible qui joue:
Arabesques d'une âme ancestrale et mantchoue
Qui s'enfle du désir d'arriver sans défaut
A cette lune prise au pommier le plus haut?
Un tourbillon de neige,
Comme les lucioles
Ont blanchi!
.......................
En ajoutant vos regards
Aux regards de mes hôtes,
Je croirai au retour des lucioles.
Voici du maître Avril la frêle orfèvrerie:
Hyacinthes, muguets, cloisons pleines de miel;
La branche du pommier, fragilement fleurie,
Semble être l'éphémère ouvrage d'Ariel.
Je mets tout ce printemps sur ton grand lit: qu'il vienne
Se rouler à tes pieds afin qu'il t'en souvienne.
DIFFÉRENCES
Vous vivez du temps qu'il fait,
De projets et de voyages;
De tel ennui, de tel fait,
Dun besoin d'air, de visages
Nouveaux, de rien et de tout.
Je ne vis que de vous...
De vous ... et sans voir les pages
Des livres, de tout distrait,
Ma barque est un lit défait,
Vos traits sont mes paysages,
L'air qu'il me faut sont vos doux
Parfums: je vis de vous!
JEUX SUPRÊMES
Ce toit porte ta nudité,
Ta forme: couleur ou bien vivre.
Je bois le loin de ma bouche ivre
De ta divine crudité.
En pleine chair, en plein ciel suis-je,
(Trébuchant vers quatre horizons
Pour retomber en un frisson)
Seule pour ce double vertige?
Quitter, en tremblant des genoux,
Ce baldaquin où la nuit sème
Peu d'astres, descendre de même
Vers Paris—éteint comme vous!
VERS PRIS AUX POÈMES QUE JE N'ÉCRIRAI PAS
Sentiments exprimés: libretti d'opéra.
La saveur à venir des choses retrouvées...
Ces lointaines vallées
Qui fument de l'azur...
Je fus heureux
Avec ses seuls yeux
—Et cet amour miraculeux
Entre nous deux.
Heureuses, bienheureuses,
Les villes vaniteuses
Se mirent dans ses eaux...
Un homme, au chapeau dur, de la ville coupable,
A travers la forêt a l'air d'un corbillard.
L'humidité du sol clapote à mes semelles,
Mars accourt, secouant ses écharpes de vent.
De toute leur adolescence
Ils se ruent contre la nuit.
Le mois de mai, comme un poète anglais
Le soleil est venu me chercher dans mon lit
S'en aller n'importe où,
Le bras autour d'un cou.
Vers ces autres couleurs que contiennent nos ombres.
Piano: harpe couchée en ton cercueil sonore.
Harpe, eau mise en musique, cordes ... pluie...
Quelque mort pourrissant au fond des marécages
Et le crépuscule laisse tomber la lune....
La lune, lanterne sourde aux mains de la nuit...
Luisante aumône,
Pièce d'argent que nous jette la nuit...
La lune haut cernée de tout son devenir...
Son profil blanc et froid: un fragment de la lune
Et ses mains dans la nuit, fargilités lunaires.
Les grands bouleaux aux yeux de Pharaonne,
Noirs dans leur blanche peau.
De ma verdure citadine.
La branche verte se